mardi 21 septembre 2010




L'Instituto Cervantès prolonge Goya

L'institut espagnol ouvre sa saison culturelle en confrontant des estampes de Goya à des œuvres contemporaines qui leur font référence.

 Des artistes contemporains espagnols ont complété « Les Disparates », la série inachevée de Goya.  photo claude petit

Des artistes contemporains espagnols ont complété « Les Disparates », la série inachevée de Goya. photo claude petit

Gravées vers la fin de sa vie juste avant son départ pour l'exil à Bordeaux et pour toujours inachevées, les « Disparates » (ainsi qu'il les nommait lui-même) sont les œuvres les plus insolites de Goya. Elles ne sont pas seulement des reprises de thèmes évoqués dans les « Caprices », les « Désastres de la guerre » ou la « Tauromachie ». Elles constituent une libération débridée de la fantasmagorie goyesque, ou le sens se dissout parfois dans la véhémence de la cruauté, de l'étrangeté, de la folie.

Elles sont exposées pour un mois à l'Instituto Cervantes de Bordeaux, dans le lieu même ou vécut Goya, avec une trentaine d'œuvres d'artistes contemporains inspirées par ces œuvres. C'est la première fois que cette confrontation soulignant l'incroyable modernité de Goya est montrée en France.

Des artistes contemporains espagnols connus comme Eduardo Arroyo, Jaume Plensa, Luis Gordillo, Manolo Valdès, Rafael Canogar ou José Manuel Broto se sont prêtés au jeu, dans un ensemble qui compte une trentaine de participations. Cette relecture des vingt-deux estampes réalisées entre 1816 et 1823 a eu lieu à partir de l'an 2000 à l'initiative du Musée de la gravure de Fuentedetodos, le village natal de Goya. Dans la continuité de l'œuvre du maître, ils ont été nommés « Nouveaux Disparates. » Goya, le portraitiste des grands d'Espagne et de ses amis libéraux était aussi un fantastique graveur. Il expérimenta cette technique alors nouvelle dès 1778 et la pousuivit jusqu'aux fameux « Toros de Bordeaux » en 1825. Pendant ses dernières années en Gironde, malgré son âge, il poursuivit ses recherches avec une audace renouvelée. Cela suffirait à légitimer leur prolongement par des travaux de gravure contemporaine d'une belle inventivité.

Exposition jusqu'au 24 septembre pour les « Disparates » et jusqu'au 23 octobre pour les « Nouveaux Caprices ». Du lundi au jeudi, de 10 à 18 heures, le vendredi de 9 à 13 heures,Instituto Cervantes, 57 cours de l'Intendance, Bordeaux. 05 57 14 26 14.