jeudi 8 avril 2010

Quelques jours encore ...


JUSQU’AU 15 AVRIL Partita à six voix
Il vous reste quelques jours encore pour découvrir les œuvres de chacune des six artistes lauréates 2008-2009 de Graver Maintenant.
Six variations en résonance.
Brigitte Kernaléguen….présente ses explorations au burin empreintes d’une poésie renouvelée où elle se joue encore du vent, des tempêtes pour nous émouvoir…..
Claire Le Chatelier…nous emmène dans un jardin magnifique, scellent ses graines de vies dans les transparences de ses chines collés et nous partage des lumières infinies….un herbier imaginaire à hauteur des yeux. Les siens, les nôtres.
Véronique Laurent-Denieuil … fidèle à son long trajet en gravure nous présente l’être universel dans tous ses états, des chaires fragiles enveloppées d’une force inouïe, des regards distants, indifférents, perçants…mouvance, incertitude, être ou ne pas…
Isabelle Moutet …inscrit le temps, ses rythmes, trace la lenteur et nous invite à la méditation. Sa gravure au burin est patiemment composée trait après trait dans une recherche singulière d’écriture…
Juliette Mangenot…trouve qu’écrire est très difficile alors elle dessine, grave ses petites histoires, beaucoup d’histoires, des histoires en dentelles ou en barbelées qu’elle enferme dans des coffrets gris argent ….. voir pour écouter…
Denise Pelletier Jusqu’ici, j’ai composé singulièrement autour de la fragilité, de l’intime, du féminin et du temps. Mon langage pictural repose sur la dualité de deux principes : l’un gestuel intuitif, l’autre formel de l’ordre d’un choix esthétique. Les œuvres ainsi réalisées ne sont pas des lieux de représentation, elles sont plutôt des espaces de réflexion, de création et de vertige. Avec le temps ... Le voyage comme atelier, comme matériel, le dépaysement comme canalisateur d’énergie.
Je vous invite personnellement à venir nous découvrir. Denise Pelletier
Dans le très bel espace lumière de l’Ermitage 34, boulevard Richelieu, à Rueil-Malmaison
Téléphone : 01 47 52 07 92 du lundi au vendredi de 10h à 20h, le samedi de 10h à 18h et le dimanche de 15h à 18h (fermeture les 23 et 24 mars)

la gravure en Belgique avec Hugues Przysiuda

http://www.estampe.be
estampe, gravure et images imprimees en Belgique / Printmaking in Belgium
la page actualité (qui n'est pas la page d'entrée) : http://web.mac.com/estampe/estampe.be/Actualites_de_l_estampe/Actualites_de_l_estampe.html
Actualités estampe.be

samedi 3 avril 2010

Le burin et rien d'autres...

Le burin et rien d'autre ?
(extraits)


Choisir le mode d'expression le mieux en rapport avec sa sensibilité, c'est accéder à une certaine qualité de vie.

La taille douce offre de nombreuses possibilités à travers deux grandes directions : celle où l'outil tranchant (burin, pointe, etc...) incise la plaque à graver, et celle où le creux est le résultat de la morsure d'un acide. L'emploi de l'une ou de l'autre ou même des deux à la fois est décidé par l'artiste en fonction de l'effet à produire.

La voie, que j'ai choisie passe par ce grand voyage de quelques centimètres carrés, nous le connaissons : c'est une tige de métal enfoncée dans un manche en bois dont le bec va sillonner le métal. Même si la main qui la conduit est experte, le voyage n'est certes pas sans risques ni surprises, et ne peut s'entreprendre que si un certain rêve intérieur subjugue celui qui s'y risque.

Le trait du burin est unique. Il se reconnaît (pour les amateurs éclairés) très facilement, l'explication est simple. Pour creuser le métal on pousse l'outil vers l'avant - "on monte" - alors que dans les autres procédés on fait généralement le contraire. Cette poussee engage tout le corps rendant le geste du buriniste très physique, et cette énergie dépensée donne au trait cette netteté et cette fermeté qui le caractérise.

L'outil m'a donc imposé sa discipline et les règles que je me suis données pour exprimer mes idées et mes sentiments, je les ai découvertes à l'intérieur des limites de son trait, qui pour être respecté conduit dans l'exécution de l'oeuvre au fini et à la rigueur.

En s'interposant entre la conception et la réalisation, il joue un rôle décisif et devient un réel participant à la création : c'est un compagnon de tous les jours qui alternativement domine ou est dominé.

Ce travail développe patience et réflexion, l'une étant intimement liée à l'autre.

Cultiver un art où la lenteur est une donnée incontournable, n'est-ce pas un acte quasi révolutionnaire à une époque où tout est vitesse ? Je pense, pour ma part, que cet exercice constitue un art de vivre qui repose sur une morale dont les règles sont imposées par ce travail où le mental est très mêlé au manuel, ce dernier opposant un "ralenti" qui peut-être favorable à une réflexion créatrice.



Louis-René Berge

Le texte intégral est paru dans "Les nouvelles de l'estampe" n° 139 - Mars 1995




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