La rue a un autre rythme
Plus jamais ses trottoirs de bois
Ni le cheval aveugle du livreur de glace
Pas même la petite gare de trains voyageurs
La voie ferrée son collier de traverses
Non plus la chorale des
vitres tremblantes
des poignées de tiroirs
au passage vibrants des trains rouillés
L’atelier de pinces à linge
de boîtes à munitions a disparue
Le bitume sec
désertique
Les peupliers ne transpirent plus
N’y sont plus
Dans la vague à bas
bruit
Face à face jardin d’hier
Allée d’ormes
La grande terrasse
aux quatre vents
efface nos tourbillons fous
Courir aux fenêtres de l’étage
Regarder le faîte des feuillus
le dos du lac
La lumière danser
sur l’eau s’exiler
Debout sur l’aube
Où sont partis Colette et Hadrien?
Leurs ouananiches et leurs bonbons?
dp2017