jeudi 27 mai 2010
L'atelier de diffusion Presse-Papier de Trois-Rivières...
Un lien fort et durable avec la Chine
La délégation trifluvienne pose devant l'entrée de l'importante exposition consacrée à dix artistes canadiens, dont eux, à Shenzhen, en Chine. La délégation se composait, de gauche à droite, de: Marie-Andrée Levasseur, responsable du Centre d'exposition Raymond-Lasnier ainsi que des artistes Guy Langevin, Jo-Ann Lanneville et Aline Beaudoin.
Le Nouvelliste
(Trois-Rivières) Trois-Rivières a maintenant ses entrées en Chine grâce au milieu culturel et, plus spécifiquement, au monde de la gravure. Une délégation de quatre Trifluviens a passé une dizaine de jours en Chine, du 7 au 16 mai derniers, pour assister à l'exposition des oeuvres de dix artistes canadiens en gravure, dont eux, dans la ville de Shenzhen.
La délégation trifluvienne était composée de trois artistes, Aline Beaudoin, Jo-Ann Lanneville et Guy Langevin ainsi que de Marie-Andrée Levasseur, responsable du Centre d'exposition Raymond-Lasnier de la Maison de la culture. Plus tôt cette année, une délégation chinoise d'artistes graveurs était venue à Trois-Rivières pour l'exposition de leurs oeuvres à la Maison de la culture et des échanges avec des artistes locaux.
Le groupe a passé le plus clair de son séjour dans la ville de Shenzhen où s'est déroulé l'événement après un transit par Hong Kong. Les visiteurs ont pu faire un détour par Canton. Si leur voyage leur a laissé quantité de souvenirs et d'anecdotes, ils ont été particulièrement impressionnés par la place qu'on fait aux artistes et en particulier aux graveurs, en Chine.
«Au moins aux endroits où on est allé, les moyens qu'ils ont pour pratiquer leur art sont carrément incroyables, explique Marie-Andrée-Levasseur. La culture est quelque chose de très important pour les Chinois. C'est profondément inscrit dans leur vie.»
«On a été reçu comme des vedettes, rigole Guy Langevin qui n'en était pas à sa première visite, puisqu'il a effectué quatre séjours en Chine au cours des deux dernières années. À l'arrivée à l'hôtel, à la sortie de l'autobus, on était attendu par un tapis rouge entre deux rangées de spectateurs qui nous ont applaudi tout en prenant des photos. C'était vraiment gros. La dernière fois que je suis allé, pour un autre événement, on se déplaçait en minibus et on avait droit à une escorte de deux véhicules de police dans les rues.»
À Shenzhen, une jeune ville d'une quarantaine d'années à peine mais qui compte quand même quelque 10 millions d'habitants, le gouvernement local a fait construire un immense atelier d'artistes destiné à recevoir des artistes graveurs étrangers en résidence.
«Ils veulent en faire un pôle d'attraction international pour la gravure, explique Guy Langevin. Ils ont déjà une importante biennale internationale très réputée en plus d'un imposant musée à venir consacré exclusivement à la gravure, sans compter l'infrastructure pour recevoir des artistes en résidence.»
«C'est sûr qu'on ne peut pas comparer ce qui se fait là-bas avec ici, mais en même temps, on peut apprendre d'eux. Sans qu'on y mette les mêmes moyens, on constate que c'est une bonne idée d'implanter des infrastructures pour accueillir des artistes. Là-bas, le plus souvent, les artistes font partie des privilégiés. On ne peut pas imaginer que les artistes aient ici la même place, économiquement, mais on peut espérer qu'on ne soit pas confiné presque systématiquement à la pauvreté.»
«On constate aussi qu'ils ont beaucoup de respect envers les artistes. Le fait que j'aie été parmi les premiers étrangers en résidence à leur nouvel atelier faisait que tout le monde tenait à venir me saluer et ma photo se trouvait dans chacune des vingt-cinq résidences. Ils conservent aussi toute leur vie un très grand respect pour leurs maîtres, ceux qui leur ont enseigné.»
«L'expérience donne certainement le goût d'autres échanges pour établir des liens à long terme avec des artistes d'un peu partout dans le monde, dit Marie-Andrée Levasseur. Il n'y a pas de doute aussi que c'est très enrichissant pour tout le monde. Ça me stimule à encourager des projets de résidences d'artistes ici comme certains l'envisagent pour l'église Saint James.»
«On a créé des liens et ouvert des portes. Maintenant, il nous reste à créer de nouvelles formes de partenariats et d'échanges pour le futur.»